Le chat botté

Il était une fois un meunier qui avait trois fils. A sa mort, ses biens furent partagés entre ses héritiers. L’aîné eut le moulin, le second eut l’âne, et le plus jeune n’eut que le chat.

« Oh, père ! » soupira le pauvre jeune homme. « Que vais-je faire maintenant ? Je n’ai rien, et maintenant que le moulin et l’âne appartiennent à mes frères, il ne me reste plus grand-chose. Comment vais-je gagner ma vie ? »

Le Chat qui entendait ce discours, lui dit d’un air posé et sérieux : « Ne vous affligez point, mon maître. » Le jeune homme sursauta, bouche bée. Était-ce une illusion ? Mais le chat continua : « Faites-moi confiance. Si vous suivez mes conseils, tout ira bien, et la chance vous sourira. »

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« Si ce chat peut parler, je ferais mieux de l’écouter », pensa le jeune homme. Le chat demanda au garçon un sac et une paire de bottes. Le garçon réfléchit. Dans la maison, il restait encore une vieille paire de bottes, celles de son père, un peu usées, mais encore solides. Quant aux sacs, la grange en débordait, remplis de farine. 

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Le chat, désormais fier dans ses bottes bien ajustées, attrapa le sac et partit d’un pas déterminé vers une grande prairie verdoyante. Là-bas, des centaines de lapins bondissaient joyeusement parmi les fleurs et l’herbe douce. Avec une ruse et une rapidité impressionnantes, le chat tendit un piège. D’un bond agile, il attrapa un joli lapin dodu et le glissa dans le sac qu’il referma soigneusement. Satisfait de sa prise, il partit droit vers le château du roi. 

Une fois devant le grand trône doré, le chat s’inclina profondément et dit avec une élégance irréprochable : « Sire, permettez-moi de vous offrir ce lapin au nom de mon maître, le Marquis de Carabas. » Il avait inventé ce nom sur place, mais il sonna si noble que le roi, charmé et surpris, accepta le cadeau avec un sourire chaleureux.

Une autre fois, le chat attrapa une dinde bien dodue et l’apporta au roi avec la même politesse impeccable. Durant trois mois entiers, cet animal rusé continua ainsi à porter de temps en temps au roi du gibier de la chasse : allant de poulets sauvages aux poissons frais.

Un jour, le chat apprit que le roi et sa très belle fille allaient se promener en calèche à travers la campagne. Un éclair de malice illumina les yeux du chat. C’était l’occasion qu’il attendait !

Se précipitant vers son maître, il déclara : « Maître, si vous faites exactement ce que je vous dis, je vous promets de faire de vous un homme friqué. Vous n’avez qu’à vous baigner dans la rivière à l’endroit que je vous montrerai, et ensuite laissez-moi faire. »

Pendant ce temps, le chat partit à la rencontre des paysans de la région. De ferme en ferme, il leur demandait de transmettre au roi que les terres appartenaient au Marquis de Carabas. En échange, il leur promit une généreuse récompense. Les paysans, qui étaient pauvres et avaient grand besoin d’un petit supplément, acceptèrent sans hésiter.

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Alors que la calèche du roi s’approchait de la rivière, le chat, rapide et rusé, bondit sur la route et cria à pleins poumons : « Au secours ! Au secours ! Monsieur le Marquis de Carabas se noie ! »

À ce cri, le roi, qui reconnut immédiatement le chat comme le fidèle messager du Marquis, ordonna à ses serviteurs de s’arrêter. Sans hésiter, il commanda à ses gardes qu’on allât vite à son secours. Pendant qu’on retirait le pauvre Marquis de la rivière, le Chat dit au roi que durant que son maître se baignait, il était venu des voleurs qui avaient dérobé ses habits. Le roi ordonna aussitôt aux officiers de sa garde-robe d’aller quérir un de ses plus beaux habits pour le Marquis de Carabas.

Comme les beaux habits qu’on venait de donner au fils de meunier relevaient sa bonne mine, la princesse le trouva fort à son gré. De son côté, le jeune homme fut tout aussi envoûté par sa beauté et sa douceur.

Invité à monter dans la calèche, le Marquis de Carabas prit place aux côtés du roi et de sa fille. Tandis qu’ils roulaient à travers la campagne, ils s’arrêtèrent à plusieurs endroits pour admirer les paysages verdoyants et les champs dorés par le soleil.

À chaque arrêt, lorsque le roi demandait à qui appartenaient ces terres si vastes et si fertiles, les paysans répondaient avec respect : « Ces terres appartiennent au Marquis de Carabas, Votre Majesté. »

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Le chat, toujours en avance sur la calèche, arriva devant un immense château, si glorieux qu’il semblait toucher le ciel. Ce château appartenait à un ogre puissant et redouté, qui possédait aussi toutes les terres des fermiers. 

« On dit que tu peux te transformer en n’importe quel animal. » dit le chat en fixant l’ogre. 

L’ogre, vexé, fronça les sourcils. « Que veux-tu dire par ‘on dit’ ? Bien sûr que je peux ! Je vais te le prouver. »

D’un geste spectaculaire, l’ogre se métamorphosa en un immense lion. Le chat, feignant l’émerveillement, recula de quelques pas. « Wow ! C’est la chose la plus incroyable que j’aie jamais vue. »

Puis, avec une pointe de malice, il ajouta : « Mais il doit être bien plus difficile pour quelqu’un d’aussi grand et impressionnant que toi de se transformer en un tout petit animal, comme une souris, par exemple. »

L’ogre se sentit interpellé et se transforma en souris. Le chat n’hésita pas à attraper la souris et à faire ce que les chats font avec les souris.

L’ogre, piqué dans son orgueil, en un clin d’œil, se changea en une minuscule souris.

Le Chat ne l’eut pas plus tôt aperçue qu’il se jeta dessus, et la mangea.

Dès que la calèche arriva devant l’immense château du géant, le chat se tenait fièrement devant les grandes portes ouvertes. Avec une vénération, il déclara : « Bienvenue au château du Marquis de Carabas ! » 

À l’intérieur, le chat avait tout arrangé. Il avait organisé un somptueux festin avec divers gibiers de chasse. Le roi, enchanté par l’accueil, se régala de ce banquet digne d’un roi. Puis, après quelques verres de vin, il se tourna vers le Marquis et demanda : « Il ne tiendra qu’à vous, monsieur le Marquis, que vous ne soyez mon gendre. » 

Le Marquis, ému et heureux, faisant de grandes révérences, accepta l’honneur que lui faisait le roi ; et dès le même jour épousa la princesse. Et ainsi, le Marquis de Carabas et la princesse vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours, régnant avec bonté et sagesse.

Le Chat devint grand seigneur et s’installa confortablement dans le château, menant une vie luxueuse de façon qu’il ne coure plus après les souris que pour se divertir.

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