Il était une fois, dans une gare animée, un train très, très lourd. Ce train devait gravir une colline incroyablement raide avant d’atteindre son lointain royaume. Mais le chef de la gare, un homme sérieux et soucieux, ne savait pas comment faire.

Il alla voir une grande locomotive, haute et robuste, et lui demanda d’une voix pleine d’espoir : « Pourriez-vous tirer ce train par-dessus la colline ? »
La locomotive, bien que puissante, secoua son gros chapeau de fer et dit : « Oh non, ce train est bien trop lourd pour moi. »
Le chef, un peu inquiet, se tourna alors vers une autre locomotive, tout aussi impressionnante. Il lui demanda : « Pourriez-vous tirer ce train par-dessus la colline ? »
Mais la locomotive, après un long soupir, répondit : « Cette colline est bien trop raide pour moi. »
Le pauvre chef ne savait plus quoi faire. Il regarda autour de lui et vit une locomotive toute neuve, petite et brillante. En s’approchant, il demanda avec un sourire timide : « Et toi, petite locomotive, pourrais-tu tirer ce train par-dessus la colline ? »

La petite locomotive, avec un air décidé, répondit : « Je pense que oui. Je vais essayer ! »
On attela donc la petite locomotive au train. Tandis qu’elle commençait à avancer sur les rails, elle chuchotait pour se donner du courage : « Je crois que je peux. Je crois que je peux. Je crois que je peux. »
La petite locomotive fut attelée au grand train, et elle se mit en route. Tout en avançant sur la voie plate, elle murmurait avec confiance : « Je pense que je peux. Je pense que je peux. Je pense que je peux. »
Mais bientôt, elle arriva au pied de la colline. La pente était raide, très raide. Pourtant, la petite locomotive continua, sa voix devenant plus douce et plus lente à mesure qu’elle montait :
« Je pense… que… je… peux… Je… pense… que… je… peux… »

Pas à pas, elle grimpa, toujours plus haut, jusqu’à ce qu’elle atteigne presque le sommet. Et là, avec un dernier effort, elle souffla : « Je… pense… »
Elle était au sommet maintenant. Une lumière d’espoir brillait dans son cœur, et elle dit : « Je… peux ! »
Puis, elle bascula de l’autre côté de la colline, glissant sur la pente descendante. Tout en dévalant la vallée, elle chantonnait avec joie :
« Je pensais que je pouvais ! Je pensais que je pouvais ! Je savais que je pouvais ! »
