Il était une fois un gros ours qui se promenait dans la forêt un après-midi pluvieux.
« Toute cette pluie ! Ce n’est vraiment pas un temps pour les ours, grogna-t-il. Ma belle fourrure est trempée jusqu’aux os. »
Près de lui, une petite anémone des bois entendit ses plaintes. Elle leva la tête et répondit : « Moi, la pluie ne me dérange pas. Quand il pleut, je referme mes feuilles. Puis, dès que le soleil revient, je les ouvre à nouveau. »
L’anémone regarda l’ours et demanda : « Pourquoi ne fermes-tu pas ta fourrure, toi aussi ? »
L’ours secoua sa grosse tête et soupira. « Non, je ne peux pas faire ça. Ma fourrure est faite de deux couches de poils, et chaque année, j’en change. Mais je ne peux ni l’ouvrir ni la fermer. »
L’anémone, curieuse, continua : « J’ai vu un papillon se cacher sous une feuille quand il pleuvait. Il m’a dit que les gouttes de pluie peuvent abîmer ses ailes fragiles, et il se met à l’abri pour se protéger. Peut-être que toi aussi, tu pourrais te cacher ? »
L’ours grogna calmement. « Mais comment pourrais-je me cacher ? Je suis bien trop gros ! »
L’anémone des bois réfléchit un instant, puis s’écria joyeusement : « J’ai une bien meilleure idée ! Trouvons un parapluie pour toi ! »
Avec enthousiasme, ils se mirent à chercher ensemble. Au bout d’un moment, ils découvrirent une grande branche tombée sur le sol, ornée d’épaisses feuilles de laurier vertes et brillantes.
« Regarde ! Cette branche est parfaite pour toi, » s’exclama l’anémone des bois, toute excitée.
L’ours regarda la branche avec méfiance, il protesta tout d’abord. Mais, en la tenant au-dessus de sa tête, il sentit les gouttes de pluie cesser de tomber sur sa fourrure trempée. Un grand sourire illumina son visage.
Et c’est ainsi que l’ours remercia l’anémone des bois et continua sa promenade, tenant fièrement son nouveau parapluie de feuilles comme un véritable gentleman.
L’anémone des bois, satisfaite, retourna à sa place dans la forêt. Là, elle attendit patiemment que le soleil revienne pour ouvrir à nouveau ses petites feuilles délicates.
