Jean-Christophe prépare une fête pour l’ourson

Un jour, lorsque le soleil était revenu sur la Forêt, apportant avec lui le parfum de mai, tous les ruisseaux de la Forêt tintaient joyeusement pour retrouver leur jolie forme, les petits bassins rêvaient de la vie qu’ils avaient vue et les grandes choses qu’ils avaient faites. Dans la chaleur et la tranquillité de la forêt, le coucou testait délicatement sa voix et l’écoutait afin de découvrir si elle lui plaisait, les palombes se plaignaient à faute de leur autre compagnon de manière assez douce et confortable que paresseuse, mais cela n’avait pas d’importance. Alors, un jour comme celui-ci, Jean-Christophe a sifflé de sa manière si spéciale que Maître Hibou l’entendit et arriva en s’envolant du Bois des Cent Acres pour voir ce qu’il voulait.

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« Maître Hibou, dit Jean-Christophe, je vais faire une fête.

– Tu vas le faire, vraiment ? Demanda Hibou.

– Cette fête sera spéciale, à l’honneur de Winnie qui a sauvé Porcinet du déluge.

– Oh, c’est pour ça, n’est-ce pas ? dit Hibou.

– Oui, tu le diras à Winnie aussi vite que possible, ainsi qu’à tous les autres, parce que ce sera demain.

– Oh, ce sera, n’est-ce pas ? indiqua Hibou, qui était très serviable comme toujours.

– Alors, tu vas leur dire, Hibou ? »

Maître Hibou a essayé de penser à quelque chose de très sage à dire, mais en vain. Donc, il s’est envolé pour transmettre le message aux autres. La première personne à qui il a parlé était Ourson.

« Winnie, dit-il, Jean-Christophe fait une fête.

– Oh ! » dit Ourson. Puis, voyant que Hibou s’attendait que Winnie dise autre chose, il demanda : « Y aura-t-il ces petits gâteaux avec du sucre glace rose ? »

Hibou a estimé qu’il était plutôt ridicule de parler de petits gâteaux avec du glaçage au sucre rose, alors, il a dit à Winnie exactement ce que Jean-Christophe avait dit et s’est envolé vers Bourriquet.

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« Une fête pour moi ? Pensa Ourson. Comme c’est grandiose ! » Ainsi, il a commencé à se demander si tous les autres animaux sauraient que c’était une fête spéciale pour lui, aussi, si Jean-Christophe leur avait parlé de L’Ourson flottant, du cerveau de Winnie et de tous les merveilleux navires qu’il avait inventés et sur lesquels il avait navigué. Tout à coup, une idée vague surmonta sa tête ; il commença à penser à quel point ce serait horrible si tout le monde l’avait oublié, et personne ne savait vraiment à quoi était destinée la fête. Plus il réfléchissait de cette manière, plus la fête se brouillait dans son esprit, comme un rêve où rien ne va plus. Le rêve se mit à chanter dans sa tête jusqu’à devenir une sorte de chanson. C’était une

CHANSON DE WINNIE L’ANXIEUX.

3 applaudissements pour Winnie !

(Pour qui ?)

Pour Winnie—

(Pourquoi ? Qu’a-t-il fait ?)

Je pensais que tu savais ;

Il a sauvé son ami de la mouillure !

3 applaudissements pour Winnie !

(Pour qui ?)

Pour Winnie—

Il ne savait pas nager,

Mais il l’a sauvé !

(Il a sauvé qui ?)

Oh, écoutez !

Je parle de Winnie—

(De qui ?)

De Winnie !

(je suis désolé, j’oublie toujours).

Eh bien, Winnie était un ours au cerveau énorme

(Dites-le encore une fois !)

D’un cerveau énorme—

(D’énorme quoi ?)

Eh bien, il mangeait beaucoup,

Je ne sais pas s’il savait nager ou non,

Mais il a réussi à flotter

Sur une sorte de navire

(Sur une sorte de quoi ?)

Eh bien, une sorte de na…

Alors, maintenant, donnons-lui trois chaleureux applaudissements

(Alors, maintenant, donnons-lui trois chaleureux quoi ?)

On souhaite qu’il soit avec nous pendant des années et des années,

Qu’il grandisse en toute santé, sagesse et richesse !

3 applaudissements pour Winnie !

(Pour qui ?)

Pour Winnie—

3 applaudissements pour Winnie !

(Au cas où ?)

Pour Winnie—

3 applaudissements pour le merveilleux Winnie l’Ourson !

(Dis-moi juste, quelqu’un—QU’A-T-IL FAIT ?)

Pendant que cela se passait dans son intérieur profond, Hibou parlait à Bourriquet.

« Bourriquet, dit Maître Hibou, Jean-Christophe prépare une fête.

– Très intéressant, dit Bourriquet. Je suppose qu’ils m’enverront les morceaux étranges qui ont été piétinés. Gentil et attentionné. Pas du tout, ne le dis pas.

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– Il y a une invitation pour toi.

– Comment ?

– Une invitation !

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– Oui, je t’ai entendu. Qui l’a abandonné ?

– Ce n’est pas à manger, c’est une invitation à la fête. Demain. »

Bourriquet secoua lentement la tête.

« Tu parles de Porcinet. Le petit camarade aux oreilles agitées. C’est Porcinet. Je vais lui dire.

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– Non non ! dit Hibou, qui commençait à devenir assez nerveux. C’est toi !

– Es-tu sûr ?

– Bien évidemment, j’en suis sûr. Jean-Christophe a dit : ‘Tous ! Dis-le à tous.’

– Tous, sauf Bourriquet ?

– Tous, dit Hibou d’un air boudeur.

– Ah ! dit Bourriquet. Une erreur, sans doute, mais quand même, je viendrai. Seulement, ne me blâme pas s’il pleut. »

Toutefois, il n’a pas plu. Jean-Christophe avait fait une longue table avec de longs morceaux de bois, ils étaient tous réunis autour d’elle. Jean-Christophe était assis à une extrémité, Winnie était assis à l’autre, et entre eux, d’un côté se trouvaient Hibou, Bourriquet et Porcinet, et de l’autre se trouvaient Coco Lapin, Petit Gourou et Grand Gourou. Voilà, tous les amis et les proches de Lapin se sont étendus sur l’herbe, ils attendaient avec espoir au cas où quelqu’un leur parlerait, ou laisserait tomber quelque chose, ou leur demanderait l’heure.

C’était la première fête à laquelle Petit Gourou assistait de manière qu’il était très excité. Dès qu’ils se furent assis, il se mit à parler.

« Salut, Ourson ! cria-t-il.

– Bonjour, Petit Gourou ! Répondit Ourson. »

Petit Gourou a sauté de haut en bas sur son siège pendant un petit moment, puis a recommencé.

« Bonjour, Porcinet ! » cria-t-il.

Porcinet lui fit signe avec sa patte, trop occupé pour dire quoi que ce soit.

« Bonjour, Bourriquet ! » dit Petit Gourou.

Bourriquet hocha la tête d’un air sombre. « Il va bientôt pleuvoir, tu verras si ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré.

Petit Gourou a regardé pour voir si ce n’était pas le cas, et ce n’est pas le cas vraiment. Alors, il a dit : « Bonjour, Maître Hibou ! » Hibou a répondu gentiment : « Bonjour, mon petit camarade ». Puis, il a continué à parler à Jean-Christophe d’un accident qui avait failli arriver à un de ses amis que Jean-Christophe ne connaissait pas. Grand Gourou a dit à son Petit Gourou : « Bois ton lait d’abord, mon cher, et parle après. » Ainsi, Petit Gourou, qui buvait son lait, a essayé de dire qu’il pouvait faire les deux à la fois…  Ensuite, il fallait lui tapoter le dos et le sécher assez longtemps.

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Quand ils eurent tous presque assez mangé, Jean-Christophe frappa sur la table avec sa cuillère de manière que tout le monde cessa de parler et resta très silencieux, sauf Petit Gourou qui venait juste de terminer une forte crise de perturbations et essayait de donner l’impression que c’était l’un des proches de Lapin.

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« Cette fête, a déclaré Jean-Christophe, est organisée en raison de ce que quelqu’un a fait, nous savons tous qui était. C’est sa fête, pour honorer ce qu’il a fait, ainsi, j’ai un cadeau à lui offrir ; le voilà. » Puis, il tâtonna un peu et murmura : « Où est-il ? »

Pendant qu’il regardait, Bourriquet toussa de façon impressionnante et se mit à parler.

« Mes amis, dit-il, y compris les étranges, c’est un grand plaisir, ou peut-être devrais-je dire que ce fut un plaisir jusqu’à présent, de vous voir à ma fête. Ce que j’ai fait n’était rien. Quiconque d’entre vous, excepté Coco Lapin, Maître Hibou et Grand Gourou – auraient fait la même chose. Oh, ainsi que Winnie. Mes remarques, bien sûr, ne s’appliquent pas à Porcinet et Petit Gourou, car ils sont trop petits. Quiconque d’entre vous aurait fait la même chose. Mais, il se trouve que c’était moi. Ce n’était pas, j’ai à peine besoin de le dire, avec l’idée d’obtenir ce que Jean-Christophe recherche maintenant » – et il porta sa jambe avant à sa bouche et dit dans un murmure fort, « Essais sous la table – que j’ai fait ce que j’ai fait, mais parce que je pense qu’on devra tout faire ce qu’on peut pour aider. Je pense qu’on pourra tous… »

« H-hup ! Cria Petit Gourou accidentellement.

– Petit Gourou, mon chéri ! dit Grand Gourou avec reproche.

– Était-ce moi ? Demanda Petit Gourou, un peu surpris.

– De quoi parle Bourriquet ? Chuchota Porcinet à Winnie.

– Je ne sais pas, dit Ourson d’un ton lugubre.

– Je pensais que c’était ta fête.

– Je pensais que c’était une fois. Mais je suppose que ce n’est pas le cas.

– Je préférerais que ce soit le tiens plutôt que celui de Bourriquet, a déclaré Porcinet.

– Moi aussi, dit Winnie.

– H-hup ! dit encore Petit Gourou.

– COMME… JE… LE… DISAIS, dit Bourriquet d’une voix forte et sévère, comme je le disais lorsque j’ai été interrompu par divers Bruits Forts, j’ai l’impression que…

– Le voilà ! S’écria Jean-Christophe avec enthousiasme. Passe-le à ce vieil pauvre Ourson. C’est pour Winnie.

– Pour Winnie ? dit Bourriquet.

– Bien sûr que oui. Le meilleur ours du monde.

– J’aurais pu le savoir, dit Bourriquet. Après tout, on ne peut pas se plaindre. J’ai mes amis. Quelqu’un m’a parlé hier déjà. C’était la semaine dernière ou la semaine d’avant que Lapin m’a bousculé et m’a dit ‘Dommage !’ Le Cercle Social. Il se passe toujours quelque chose. »

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Personne n’écoutait, en effet, tout le monde disaient tous « Ouvre-le, Ourson », « Qu’y a-t-il, Ourson ? », « Je sais ce que c’est », « Non, tu ne sais pas » et d’autres remarques utiles de ce genre. Bien évidemment, Winnie l’ouvrait aussi vite que possible, mais sans couper la ficelle, car on ne sait jamais quand un bout de ficelle pourrait être utile. Enfin, il a été détaché.

Quand Winnie a vu ce que c’était, il était tellement content qu’il a failli tomber. C’était une trousse spéciale. Il y avait des crayons marqués « O » pour Ourson, des crayons marqués « OS » pour Ourson le Serviable, et des crayons marqués « OC » pour Ourson le Courageux. Il y avait aussi un couteau pour tailler les crayons, une gomme pour effacer les fautes d’orthographe, une règle pour tracer les lignes sur lesquelles les mots devaient passer, des centimètres marqués sur la règle au cas où l’on voudrait connaître la longueur d’une chose, des crayons de couleur bleue, rouge et verte pour écrire des choses spéciales. Toutes ces jolies choses étaient dans de petites pochettes à part dans un coffret spécial qui se fermait en un clic lorsqu’on clique dessus. Ils étaient tous pour Winnie l’Ourson.

« Oh ! dit Ourson.

– Oh, Ourson ! dit tout le monde sauf Bourriquet.

– Merci », grogna Winnie.

Cependant, Bourriquet se disait : « Ces affaires d’écriture. Des crayons et n’importe quoi. C’est surestimé, si vous voulez mon avis. Des trucs stupides. Rien n’est intéressant. »

Plus tard, après avoir tout le monde dit « au revoir » et « merci » à Jean-Christophe, Winnie et Porcinet rentrèrent chez eux en réfléchissant ensemble à la soirée dorée, ils gardèrent le silence pendant un long moment.

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« Quand tu te réveilles le matin, Winnie, dit enfin Porcinet, quelle est la première chose que tu te dis ?

– Quel est le petit-déjeuner ? dit Ourson. Que dis-tu, Porcinet ?

– Je dis, qu’est-ce qui va se passer d’excitant aujourd’hui ? dit Porcinet.

Winnie hocha la tête en réfléchissant.

– C’est la même chose, a-t-il dit.

– Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Jean-Christophe.

– Quand ?

– Le lendemain matin.

– Je ne sais pas.

– Pourrais-tu réfléchir un moment et nous le dire, à Winnie et moi ?

– Si tu le voulais vraiment.

– Oui, Winnie le veut, a déclaré Jean-Christophe.

Il poussa un profond soupir, prit son ours par sa patte et se dirigea vers la porte, traînant Winnie l’ourson derrière lui. À la porte, il se retourna et dit : « Veux-tu venir me voir prendre mon bain ? »

– Peut-être, dis-je.

– Est-ce que la trousse à crayons de Winnie était meilleure que la mienne ?

– C’était la même chose, dis-je.

Il hocha la tête et sortit… Un instant plus tard, j’ai entendu Winnie l’Ourson – boum, boum, boum – en train de monter les escaliers derrière lui.

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